Suppression de l’INC, une attaque contre le service public des consommateurs
La Confédération Nationale du Logement (CNL) tient à exprimer sa totale solidarité avec l’Institut national de la consommation (INC) et la rédaction du magazine 60 Millions de consommateurs, aujourd’hui menacés de suppression.
En déclarant que « ses missions sont échues », Mme de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, balaie d’un revers de main des décennies d’un service public d’intérêt général.
L’INC n’a jamais été aussi utile, dans un contexte où les arnaques se multiplient, où les pratiques commerciales abusives se banalisent, où le consommateurs – notamment les plus fragiles – peinent à se repérer parmi des offres toujours plus opaques et des produits parfois dangereux pour la santé ou l’environnement.
Non à la suppression de l’INC
En invoquant la suppression de l’INC, quel message le gouvernement envoie-t-il aux millions de Français qui font confiance à l’expertise indépendante de 60 Millions de consommateurs, aux associations qui forment leurs bénévoles grâce au soutien de l’INC, aux jeunes que l’on veut initier à la consommation responsable, aux personnes vulnérables qui ont besoin d’accompagnement, de conseils juridiques, de décryptages clairs ? Supprimer l’INC, c’est priver les citoyen·ne·s d’un rempart essentiel face à des pratiques commerciales souvent agressives, parfois illégales.
Non, Mme de Montchalin, les missions de l’INC ne sont pas obsolètes. Elles sont plus que jamais cruciales dans une société saturée d’informations biaisées, de contenus sponsorisés, de faux avis, de publicités déguisées. L’INC reste l’un des rares acteurs publics capables d’offrir une information rigoureuse, désintéressée, libre de toute pression commerciale, à l’heure des scandales sanitaires liés aux pesticides, à l’eau minérale et aux polluants éternels.
La CNL dénonce également le mépris manifeste dont témoigne cette annonce à l’égard des salarié·e·s de l’Institut, engagé·e·s depuis des années pour maintenir ce service public à flot, malgré un désengagement constant de l’État et une politique de démantèlement budgétaire sourde aux enjeux. Nous rappelons que l’INC vit aux deux tiers de ses recettes propres – notamment grâce aux ventes de 60 Millions de consommateurs – et que la contribution de l’État est minime au regard de l’impact social de ses actions.
La CNL appelle solennellement le gouvernement à renoncer à ce e décision injustifiable et à ouvrir une concertation sérieuse, à partir du plan de transformation de l’INC, voté à l’unanimité de son conseil d’administration.
Nous affirmons haut et fort : non, les missions de l’INC ne sont pas échues. Elles sont vitales.
Et nous appelons toutes les associa ons, syndicats, élu·e·s et citoyen·ne·s à se mobiliser pour leur défense.