Privatisation de 60 Millions de Consommateurs : un enjeu majeur pour l’information indépendante
La récente annonce de la privatisation de 60 Millions de Consommateurs suscite de vives réactions parmi les défenseurs des consommateurs, dont la CNL67, les syndicats et de nombreuses personnalités publiques.
Alors que ce magazine, publié par l’Institut National de la Consommation (INC), est reconnu pour son indépendance vis-à-vis des intérêts privés, sa mise en vente soulève des inquiétudes majeures sur son avenir et ses valeurs fondamentales.
Une décision controversée
Le gouvernement justifie la privatisation de 60 millions de consommateurs par des considérations budgétaires et une volonté de modernisation. Il espère qu’un repreneur privé pourra développer les offres numériques et élargir l’audience.
Cependant, les critiques fusent, pointant du doigt les risques de perte d’indépendance éditoriale et de soumission à des pressions commerciales. Une telle évolution pourrait altérer la mission essentielle de ce média, qui est de fournir une information impartiale et accessible à tous.
Les impacts pour les consommateurs
Si cette privatisation venait à se concrétiser, plusieurs scénarios inquiétants pourraient se profiler :
- Une potentielle hausse des prix des abonnements ou une réduction des enquêtes approfondies, en raison des exigences de rentabilité.
- La menace d’un monopole dans le domaine de l’information aux consommateurs, surtout si des acteurs comme UFC-Que Choisir, intéressés par un rachat, renforcent leur domination sur le marché.
- Une diminution de la pluralité des voix, cruciale pour la diversité des opinions et la transparence des pratiques commerciales.
Une mobilisation pour préserver l’indépendance
Face à cette décision, les salariés de l’INC, des syndicats et des figures publiques comme l’ancienne ministre Olivia Grégoire, dénoncent une « décision précipitée » et un « désengagement irresponsable » de l’État.
Olivia Grégoire avait notamment proposé un plan de relance de 3,2 millions d’euros, abandonné par le gouvernement, qui aurait permis au magazine de poursuivre sa mission publique dans des conditions pérennes.
Pourquoi devons-nous préserver « 60 Millions de Consommateurs » ?
Le magazine est plus qu’un média : c’est un symbole de la défense des droits des citoyens face aux excès des entreprises. Dans un contexte où les fake news et les publicités déguisées prolifèrent, des espaces d’information comme celui-ci sont essentiels pour maintenir la confiance du public envers les institutions.
En conclusion, la privatisation de 60 Millions de Consommateurs est bien plus qu’une simple décision économique. Elle représente un choix de société, entre la préservation d’un service public au service des citoyens ou sa transformation en un produit soumis aux logiques de marché.
La réaction de la CNL 67 est sans appel
Dans un communiqué de presse daté du 26 novembre 2024, la CNL, relayée par son antenne de Strasbourg, la CNL67, dénonce cette décision.
Non à la privatisation de 60 millions de consommateurs
4 mois seulement après un arbitrage adopté suite à de nombreux échanges
permettant un rebond de l’Institut National de la Consommation (INC) et
de sa revue “60 Millions de Consommateurs”, nous sommes stupéfaits
d’une décision bâclée le remettant en cause, et créant un trouble profond
chez les organisations de consommateurs, les citoyens et le personnel de
l’INC, informés par de nombreux médias.
Le gouvernement décide en effet de privatiser la revue “60 Millions de
Consommateurs”, bel exemple du service public, nécessitant une totale
indépendance vis-à-vis des entreprises et des marques.
Cette décision dangereuse et très aléatoire ne pourrait se réaliser sans une
loi, difficile à faire adopter dans la situation politique chaotique de la période
actuelle.
L’Etat-vendeur envisage même de payer l’acheteur pour se débarrasser d’un
magazine de service public.
Nous nous y opposons totalement et demandons le retour à l’arbitrage de
mai 2024, solution viable et pérenne permettant de remplir l’ensemble des
missions que la loi a fixé à l’INC.
Pour défendre les consommateurs et leurs organisations, pour informer de manière impartiale, pour développer ce bel établissement public de l’INC, nous refusons cette privatisation improvisée.
Contact presse : Jean-Pierre BEQUET : +33607398980
Contact CNL67